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La révolution Tunisienne

   Cette révolte dont le souffle a ‘’dégagé’’ la dictature de Ben Ali , s’est chargée au fur et à mesure de sa progression d’une conscience politique créatrice de revendications générales d’ordre politique : liberté d’expression, multipartisme, meilleure répartition des richesses, lutte contre la corruption etc. … et progressivement ces revendications, relayées par des politiciens encore sous l’effet de la paralysie imposée par les anciens systèmes, se sont précisées : changement de constitution, régime parlementaire, laïcité etc. … . 

   Et c’est ainsi que l’embryon de la révolte se transforme peu à peu en fœtus d’un état démocratique. La gestation se poursuit en attendant l’accouchement. La question est : que naitra–t-il ? 

   Les premières ‘’échographies’’ laissent présager le meilleur, mais dans toute grossesse il y a une période critique durant laquelle des mesures d’accompagnement s’imposent, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. 

   A l’intérieur, c’est aux responsables politiques d’agir en tenant compte des aspirations populaires et en préparant les structures des futurs états : garanties des libertés publiques et individuelles, constitutions qui prémunissent contre tous les risques de dérives etc. 

   A l’extérieur, c’est aux partenaires de manifester leur soutien aux aspirations nobles et légitimes de ces populations. Soutien dans les déclarations et soutien dans les faits (renforcement de la coopération, appui auprès des instances financières internationales etc. …), soutien politique. 

   Or ce soutien est timide et le retard à combler est profond : 

1/ Nos partenaires ont eu des attitudes complices avec les anciens oppresseurs.

2/ Nos partenaires n’ont pas soutenu nos mouvement d’opposition à la dictature dans le passé (même si ceux-ci étaient peu visibles, et pour cause).

3/ Nos partenaires étaient favorables à l’oppression dont nous avons été victimes sous le prétexte ignoble (et contredit par les faits) qu’il vaut mieux une dictature soft ( ?) qu’un islamisme obscurantiste (comme si c’était la seule alternative), avalisant ainsi les arguments des dictateurs. Les événements ont prouvé que nos sociétés ont généré autre chose que le monstre annoncé et qu’elles portaient en elles les valeurs de liberté et de démocratie, communes à tous les êtres humains quelle que soit leurs origines, leurs religions ou leurs cultures. 

   Par ailleurs, à travers leurs discours nous percevons une certaine peur. Oui, notre liberté semble leur fait peur. Si ce n’est pas la peur des intégristes, c’est la peur de voir des hordes d’« arabes » déferler sur les cotes européennes. Si effectivement il y a eu une augmentation notable mais ponctuelle du nombre de bateaux de « clandestins », il ne faut pas oublier qu’avant ces révolutions les gens fuyaient la dictature, la misère entretenue par la corruption et l’absence de répartition des richesses. 

   Il y a lieu également de noter la mobilisation des citoyens à l’intérieur et l’extérieur qui se remettent à « y croire », qui ont à nouveau des projets, certains envisageant même le retour ‘’au pays ‘’. Pourquoi n’en serait-il pas de même des investisseurs européens qui devraient se sentir plus rassurés d’investir dans des pays où la démocratie, source de stabilité, est le meilleur garant de la pérennité de leurs investissements ? Sans parler du fait que la création de richesse et d’emplois supprime les causes de la migration des populations du sud vers le nord. 

   Si la sécurité de vos frontières et de vos populations est légitime, voir sacrée, elle ne peut pas constituer à elle seule votre politique extérieure et intérieure (et je pense au débat qui secoue le France). Elle ne doit pas empêcher une analyse objective et sereine de la situation pour construire un partenariat. Une attitude de défiance aurait un seul effet : Donner raison à ceux qui prêchent pour l’affrontement entre les cultures et donc créer la peur également de ce coté-ci de la Méditerranée or c’est de confiance et d’amitié entre les peuples dont nous avons tous besoin. Pour cela, il faut de la sérénité, de la tolérance et une volonté de construire l’avenir en dehors des contraintes des calendriers électoraux … en pensant aux générations futures